
Ce que l’islamophobie fait à nos âmes - Lina An Noura
Share
À la base, ce n’était pas prévu que j’écrive sur ce sujet. Mais encore une fois, avec tout ce qui se passe en ce moment, avec le meurtre d'Aboubakar, je n’ai pas pu rester silencieuse. Encore une fois, les gens continuent leur islamophobie.
Mais qu’est-ce que l’islamophobie, au fond ?
L’islamophobie, c’est discriminer une personne à cause de sa religion. C’est l’opprimer, la mettre à l’écart, parfois même l’humilier publiquement.
Aboubakar, lui, il a été tué.
Et ça, c’est la finition, le point final, le summum de l’islamophobie.
Mais nous, musulmans, chaque jour, on est tués aussi… pas physiquement, mais intérieurement. Par le regard des autres. Par leurs insultes. Par leur comportement qui change quand ils découvrent qui on est, ce qu’on croit, ce qu’on porte, ce qu’on représente.
Est-ce qu’on mérite ça ? Non.
Personne ne mérite d’être discriminé, humilié ou maltraité à cause de sa foi. Personne.
Et pourtant, malgré tout, on ne s’arrête pas là.
Parce qu’on sait que c’est une épreuve. Et Allah, Il nous a choisis pour vivre cette épreuve.
Il nous a choisis parce qu’on est les plus aimés, donc les plus éprouvés.
Le Prophète ﷺ a dit : « Quand Allah aime des gens, Il les éprouve. »
L’islamophobie, elle est partout :
Au travail, dans les magasins, dans la rue, dans les transports, dans les médias… partout. Mais on ne se place pas forcément en victime. Parce qu’on sait pourquoi on tient. On sait pourquoi on continue. On sait que même si personne ne nous aime ici-bas, Allah, Lui, nous voit et nous aime.
Et surtout, on a une chose que beaucoup n’ont pas : la patience.
Et cette patience, c’est notre force. C’est l’endurance après les pleurs. Après la tristesse. Après l’oppression.
Parce qu’au final, et ça c’est un fait, nous serons les réels gagnants.
Alors toi, ma chère sœur, toi qui as déjà subi l’islamophobie… Ne perds pas espoir.
Moi aussi, je la subis encore aujourd’hui. Et c’est pour ça que j’écris cet article. Parce que moi aussi, je l’endure. Et toi aussi.
Je t’invite à invoquer ton Seigneur.
À espérer. À t’accrocher.
Car à la fin de cette épreuve, il y aura quelque chose de grand.
Quelque chose que personne ne pourra t’enlever.
Avec tout mon amour, ma sincérité et mes invocations,
— Lina An Noura
Une sœur qui ressent ce que tu ressens, et qui écrit pour ne pas se taire.